Explications des concepts

Explications des concepts 

Ces explications décrivent plus en détail notre compréhension de chaque concept. Les concepts sont indiqués en gras, avec l’explication de chacun d’eux. 

Le maternage par l’allaitement est le moyen le plus naturel et le plus efficace de comprendre et de satisfaire les besoins du bébé. 

L’allaitement maternel offre un moyen complet de répondre aux besoins primaires d’un bébé, qui incluent le toucher, le confort, la chaleur et la protection, ainsi que la nourriture. Mettre le bébé au sein répond à tous ces besoins. Au fur et à mesure que la relation d’allaitement se poursuit, l’interaction intime au sein de la dyade s’approfondit, créant un cadre réciproque qui à la fois augmente la capacité de comprendre le bébé et améliore les réponses du bébé. (1) L’hormone prolactine est produite en réponse à la tétée du bébé et encourage davantage sensibilité aux besoins du bébé. L’hormone ocytocine aide à l’éjection du lait et améliore la confiance, l’éducation, la relaxation, le lien et la guérison. Lors de l’allaitement, la salive du bébé communique avec les cellules du sein pour personnaliser les propriétés du lait afin de répondre aux besoins immunologiques actuels du bébé et d’optimiser le microbiome du bébé. (2,3) La recherche montre que la connexion physique mère-bébé fait partie intégrante de la sensibilité au bébé, et que la sensibilité maternelle se produit même pendant le sommeil. (4,5,6) 

« Materner par l’allaitement » satisfait magnifiquement et automatiquement les besoins primaires d’un bébé tous en même temps. 

(avril 1994, révision mars 2019, révision avril 2021) 

  1. La Leche League International, The Womanly Art of Breastfeeding, 2010. 
  2. Moossavi, S., et al. (2019). “Composition and Variation of the Human Milk Microbiota Are  Influenced by Maternal and Early-Life Factors.” Cell Host & Microbe 25(2): 324-335.e324. 3. Azad, M. B., et al. (2013). “Gut microbiota of healthy Canadian infants: profiles by mode of delivery and infant diet at 4 months.” Canadian Medical Association Journal. 
  3. Wiessinger, D., D. West, L.J. Smith and T. Pitman, Sweet Sleep, La Leche League International,  2014. 
  4. McKenna, J. J. and L. T. Gettler (2015). “There is no such thing as infant sleep, there is no such  thing as breastfeeding, there is only breastsleeping.” Acta Paediatr. 
  5. Blair, P. S., et al. (2020). “Bedsharing and Breastfeeding: The Academy of Breastfeeding Medicine  Protocol #6, Revision 2019.” Breastfeed Med. 

Le lait humain est l’aliment naturel des bébés, répondant de manière unique à leurs besoins changeants. 

Le lait humain est l’aliment unique et sans égal pour les bébés. Il contient tous les nutriments nécessaires à une croissance humaine optimale et est facilement digéré et éliminé. La composition du lait humain s’adapte en permanence aux besoins changeants du bébé. Le lait varie tout au long de la relation d’allaitement, de la naissance au sevrage, du matin au soir et même au cours d’une même tétée. (1) 

Le lait humain fournit plus que la nutrition. Commençant sous forme de colostrum, il agit avec le système immunitaire en développement du nourrisson pour fournir une protection contre un large éventail de maladies et d’allergènes, un avantage qui s’étend bien au-delà de la petite enfance. (2) Le bébé reçoit des avantages immunologiques optimaux et le microbiome du bébé est optimisé lorsqu’il est directement allaité par la mère. (3, 4)

Le lait humain est un facteur clé du développement sain des bébés et des jeunes enfants à tous les niveaux économiques dans le monde. 

(avril 1994, révision déc. 2014, révision mars 2019, révision avril 2021) 

  1. Briana Tillman, “Breast Milk ‘s Circadian Rhythms,” Leader Today, 1 Oct 15. 2. Miriam Labbok et al, “Breastfeeding: maintaining an irreplaceable immunological resource,” July 2004

Goldman et al, “Immunologic components in Human milk during the second year of lactation,” Acta  Paediatr Scand 72:461-462, 1983 

  1. Azad et al, “Gut microbiota of healthy Canadian infants: profiles by mode of delivery and infant diet  at 4 months,” Canadian Medical Association Journal, Feb 11, 2013; 
  2. Hassiotou et al, “Breastmilk is a Novel Source of Stem Cells with Multilineage Differentiation  Potential,” http://www.StemCells.com, 2012;30:2164-2174 

La participation active et vigilante de la mère à l’accouchement est une aide pour bien démarrer l’allaitement. 

Les événements pendant le travail et l’accouchement peuvent avoir un impact sur l’expérience de l’allaitement. De meilleurs résultats à la naissance se produisent lorsqu’un compagnon/une compagne de soutien est présent pendant l’accouchement et fournit des mesures de confort qui réduisent la douleur, la peur et l’anxiété. La recherche montre que la réduction des interventions et de la consommation de médicaments pendant l’accouchement renforce la capacité du bébé à commencer un allaitement efficace immédiatement après la naissance. Bien que certaines interventions, comme une césarienne, puissent sauver des vies, il est important de savoir que les interventions peuvent affecter considérablement les débuts de l’allaitement. Ceux-ci peuvent affecter la capacité du bébé à téter, avaler et respirer normalement, interférer avec le contact peau à peau immédiat, retarder le début d’une production de lait adéquate et avoir un impact sur la santé maternelle et les comportements maternels précoces. 

Comprendre le processus physiologique du travail et de l’accouchement, comment l’accouchement est géré et comment les interventions peuvent avoir un impact sur l’allaitement, peut aider à planifier l’accouchement. La préparation à l’accouchement et à l’allaitement peut inclure la participation à un cours, la lecture de livres, la discussion avec une personne bien informée sur ces sujets et/ou la participation aux réunions de la Ligue La Leche. De meilleures connaissances peuvent aider à prendre des décisions en toute confiance et en connaissance de cause pendant l’accouchement et peut contribuer à un bon démarrage de l’allaitement. 

(mars 2019, rév. Avr. 2020) 

  1. Beck, C. T., & Watson, S. (2008). Impact of birth trauma on breast-feeding: a tale of two pathways.  Nurs Res, 57(4), 228-236. 
  2. Bohren, M. A., Hofmeyr, G. J., Sakala, C., et al. (2017). Continuous support for women during  childbirth. Cochrane Database Syst Rev, 7, Cd003766. 
  3. Brimdyr, K., Cadwell, K., Widström, A.-M., et al. (2015). The Association Between Common Labor  Drugs and Suckling When Skin-to-Skin During the First Hour After Birth. Birth, 42(4), 319-328. 4. Pérez-Escamilla, R., et al. (2016). “Impact of the Baby-friendly Hospital Initiative on breastfeeding  and child health outcomes: a systematic review. Maternal & Child Nutrition
  4. Smith, L. J., & Kroeger, M. (2010). Impact of birthing practices on breastfeeding (2nd ed.). Sudbury, Mass.: Jones and Bartlett. 
  5. World Health Organization (2018). WHO recommendations: intrapartum care for a positive 

childbirth experience. Geneva, World Health Organization: 200. 

La mère et le bébé ont besoin d’être ensemble tôt et souvent pour établir une relation satisfaisante et une production de lait adéquate. 

Le terme « tôt et souvent », plutôt qu’une limite de temps arbitraire, décrit comment la production de lait et la relation d’allaitement sont naturellement établies. Encourager un contact peau à peau immédiat et ininterrompu après la naissance et une cohabitation de 24h/24 permet de bien démarrer l’allaitement. Des tétées fréquentes au cours des premières minutes, heures et jours sont importantes pour initier la production de lait, et nourrir le bébé au bon moment aide à augmenter et à maintenir la production de lait. Les hormones qui sont libérées pendant l’allaitement améliorent le lien et l’attachement entre la mère et le bébé, favorisent le rétablissement de la naissance pour la mère et le bébé, et favorisent la croissance et le développement normaux du bébé. 

Des circonstances particulières peuvent imposer une séparation au cours des premières semaines, ce qui présente des défis pour l’établissement de la relation d’allaitement. Cependant, avec du soutien, de la persévérance, de nombreux contacts peau à peau et un drainage fréquent du lait via l’expression du lait, le lien mère-bébé peut être encouragé, une production de lait fiable peut être obtenue et souvent un allaitement exclusif peut être établi. 

(avril 1994, révision mars 2019, révision avril 2020) 

  1. Widstrom, A. M., Brimdyr, K., Svensson, K., et al. (2019). Skin-to-skin contact the first hour after  birth, underlying implications and clinical practice. Acta Paediatr, 108(7), 1192-1204. 2. World Health Organization. (2018). Implementation Guidance: protecting, promoting and  supporting breastfeeding in facilities providing maternity and newborn services: the revised Baby Friendly Hospital Initiative. Geneva:http://www.who.int/nutrition/bfhi/en/ 

L’allaitement maternel est renforcé par le soutien affectueux du père du bébé, d’un coparent, d’un partenaire et/ou des membres de la famille proche qui apprécient la relation d’allaitement. 

Les pères, les coparents, les partenaires et/ou les membres de la famille proche sont généralement le premier cercle de soutien pour la dyade d’allaitement. (1) Le soutien peut consister aux soins du bébé, soins maternels et protection de la relation d’allaitement avec la famille, les amis et les prestataires de soins de santé. Les soins pour bébé peuvent inclure le bain, le changement des couches et l’apaisement et/ou le jeu avec le bébé. Les soins maternels peuvent inclure la garantie de la disponibilité d’aliments et de boissons sains, la gestion des tâches ménagères et l’encouragement de la mère en cas de stress et de doute. La protection de la relation d’allaitement peut inclure l’encouragement et le fait de repousser les suggestions non sollicitées et inutiles de ceux qui peuvent être bien intentionnés mais non informés. Les relations entre le bébé et le père, le coparent, le partenaire de la mère et/ou les membres de la famille proche ne remplacent pas la relation d’allaitement mais la complètent et peuvent être un élément important dans le développement de l’enfant dès la petite enfance. 

(février 1992, révision mars 2019, révision oct. 2019) 

  1. U.S. Department of Health and Human Services, The U.S. Surgeon General’s Call to Action to Support Breastfeeding, 2011.

Dans les premières années, le bébé a un besoin intense d’être avec sa mère qui est aussi fondamental que son besoin de nourriture. 

Le besoin d’un bébé de chaleur, d’amour, de sécurité, de réactivité et de nourriture est satisfait par un allaitement attentif. L’intensité des besoins du bébé est la plus forte au cours des premières semaines et des premiers mois, bien qu’elle continue tout au long des premières années, changeant selon le tempérament, la personnalité et les sentiments de sécurité de chaque enfant. L’allaitement permet à la dyade de se connecter et de renforcer leur relation d’amour. (1, 2, 3, 4) La Stratégie mondiale pour l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant déclare : « Les mères et les bébés forment une unité biologique et sociale inséparable ; la santé et la nutrition d’un groupe ne peuvent être dissociées de la santé et de la nutrition de l’autre. »(5). 

(février 1985, révision déc. 2016, révision mars 2019, révision avril 2021) 

  1. Smith, J. P. and R. Forrester (2017). “Maternal Time Use and Nurturing: Analysis of the Association  Between Breastfeeding Practice and Time Spent Interacting with Baby.” Breastfeed Med 12: 269-278. 2. Hrdy, S. B. (1999). Mother Nature: A History of Mothers, Infants, and Natural Selection. New York,  Pantheon Books. 
  2. Ruddick, Sara. (1995) Maternal Thinking: Toward a Politics of Peace. Boston: Beacon Press. 4. Montagu, A. (1986). Touching: the Human Significance of the Skin. New York, Harper & Row. 5. World Health Organization & United Nations Children’s Fund. (2003). Global Strategy for Infant  and Young Child Feeding. Geneva: World Health Organization. 

Pour le bébé né à terme en bonne santé, le lait humain est le seul aliment nécessaire jusqu’à ce que le bébé montre des signes qu’il est prêt pour les aliments complémentaires, vers le milieu de la première année après la naissance. 

Pour le bébé né à terme et en bonne santé, le lait humain à lui seul fournit une nutrition optimale pour la croissance et le développement jusqu’au milieu de la première année environ. La recherche a montré que l’allaitement exclusif pendant six mois fortifie le système immunitaire du bébé contre les infections.(1) Chaque bébé est unique, c’est pourquoi, au moment de décider d’introduire d’autres aliments et/ou boissons, il est important de se concentrer sur la sensibilisation aux besoins nutritionnels spécifiques du bébé. et des signes de préparation, plutôt que sur l’âge du bébé ou des facteurs extérieurs. 

Les signes physiologiques et comportementaux que le bébé est prêt à d’autres aliments et boissons comprennent généralement, mais sans s’y limiter : 

  • capacité à s’asseoir sans soutien, ce qui facilite l’alimentation et la déglutition perte du réflexe de protusion de la langue et apparition de schémas de mastication coordination main-bouche, amenant la nourriture à la bouche en conjonction avec l’ouverture anticipée de la bouche 
  • augmentation du désir d’allaiter qui ne s’atténue pas après plusieurs jours d’allaitement intensif. 

Un bébé allaité est habitué à être responsable de la quantité de nourriture qu’il mange et à reconnaître les signaux du corps pour la faim et la satiété.(2) En encourageant le bébé à s’impliquer activement dans l’auto-alimentation et en prêtant attention aux signes que le bébé en a assez, les parents peuvent

aider à assurer une autorégulation continue de la prise alimentaire. Si tous les autres signes que le bébé est prêt à l’alimentation solide sont présents mais qu’un bébé présente de la constipation, de la diarrhée, une gêne abdominale ou d’autres symptômes gastro-intestinaux négatifs après l’introduction d’aliments complémentaires, cela peut indiquer que le bébé n’est pas tout à fait prêt à sortir de l’allaitement exclusif ou peut avoir besoin de une plus grande proportion de lait humain dans son alimentation. L’Organisation mondiale de la santé recommande de poursuivre l’allaitement dans le cadre d’un régime mixte jusqu’à l’âge de deux ans ou plus.(3) 

(avril 1993, révision mars 2019, révision sept. 2019) 

  1. “Exclusive breastfeeding for six months best for babies everywhere,” World Health Organization  statement, 15 January 2011. 
  2. Li, R., et al. (2010). “Do Infants Fed From Bottles Lack Self-regulation of Milk Intake Compared  with Directly Breastfed Infants?” Pediatrics: peds.2009-2549. 
  3. “Guiding Principles for Complementary Feeding of the Breastfed Child,” World Health  Organization, 2001.  

Une bonne nutrition équilibrée signifie manger une variété d’aliments aussi proches que possible de leur état naturel. 

Une bonne nutrition commence par l’allaitement. Un bébé allaité est responsable de la quantité de nourriture qu’il mange et s’habitue à reconnaître les signaux du corps pour la faim et la satiété. Au fur et à mesure que le bébé est initié aux aliments que mangent les membres de la famille, des choix nutritifs complèteront le lait maternel. La Ligue La Leche ne promeut aucun régime particulier. Les parents peuvent être des modèles pour des choix alimentaires judicieux. 

(fév. 1984, déc. 2014, mars 2019, mars 2020) 

Idéalement, la relation d’allaitement se poursuivra jusqu’à ce que l’enfant n’en ait plus besoin. 

Le sevrage commence lorsqu’un enfant est nourri par d’autres moyens que l’allaitement et se termine lorsque tout allaitement cesse. Au fur et à mesure que l’enfant grandit, les besoins physiques et émotionnels changeants sont de plus en plus satisfaits par des moyens autres que l’allaitement. 

Le sevrage naturel est la fin progressive de la relation d’allaitement et est généralement initié par l’enfant après l’âge d’un an. Le sevrage naturel comprend idéalement : 

  • sensibilité aux besoins individuels et à la préparation de l’enfant 
  • flexibilité pour répondre au cours imprévisible du sevrage naturel 
  • compréhension et confiance dans les étapes fondamentales du développement d’un enfant. 

La durée de l’allaitement varie considérablement selon les cultures.(1) L’enfant continue d’en bénéficier sur le plan nutritionnel, immunologique et émotionnel tant que l’allaitement est maintenu.(2, 3) L’Organisation mondiale de la santé encourage l’allaitement pendant deux ans ou plus.(4) (oct. 1992, rév. mars 2019, rév. Mars 2020) 

1.Dettwyler, Katherine, “When to Wean: Biological versus Cultural Perspectives,” Clinical Obstetrics  and Gynecology, Volume 47, Number 3, 712–723 © 2004, Lippincott Williams & Wilkins.

  1. Goldman, A. S., R. M. Goldblum, and C. Garza. 1983. “Immunologic components in human milk  during the second year of lactation.” Acta Paediatr Scand72 (3):461-2. 
  2. Gribble, Karleen D., “’As good as chocolate’ and ‘better than ice cream’ : How toddler, and older,  breastfeeders experience breastfeeding,” Early Child Development and Care, Vol 179, No. 8,  December 2009, 1067-1082. 
  3. World Health Organization, and United Nations Children’s Fund. 2003. Global Strategy for Infant  and Young Child Feeding. Geneva: World Health Organization.  

Dès la petite enfance, les enfants ont besoin d’être guidés avec amour, ce qui reflète l’acceptation de leurs capacités et la sensibilité à leurs sentiments. 

Une orientation aimante est une forme de parentalité positive qui, selon la recherche, aidera un enfant à devenir un adulte aimant, attentionné et autodiscipliné. Une orientation aimante reflète la conscience, la sensibilité et le respect des besoins de développement, des capacités et de l’individualité. Elle utilise des méthodes et des attitudes de discipline/d’enseignement qui favorisent l’apprentissage tout en maintenant l’estime de soi de l’enfant. Des méthodes physiques ou verbales dures ou restrictives, ou un manque d’attention, de préoccupation ou d’intervention parentale sont incompatibles avec la philosophie et les objectifs d’une orientation aimante. 

(oct. 1986, rév. mars 2019, rév. Mars 2020)