Le sevrage du temps des fêtes

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Attention au sevrage du temps des fêtes

Tous les cadeaux sont au pied de l’arbre. Vous avez mis la dernière touche aux préparatifs des festivités. Tout est sous contrôle… vraiment? Une surprise vous attend peut-être, et ce n’est pas un cadeau.

En effet, pendant une période particulièrement trépidante maman peut être tellement dans le tourbillon des repas, des réceptions, des courses, etc., l’intimité calme de la relation d’allaitement est perdue de façon temporaire ou même permanente. Les aliments solides ou les biberons peuvent être introduits pour se dépanner. Si c’est un « bon bébé », il acceptera d’attendre et d’attendre jusqu’à ce que l’heure de téter arrive. Si bébé dort en auto et qu’on se promène beaucoup, certaines tétées seront oubliées. S’il dort beaucoup dans les bras et que toute la parenté veut le prendre tour à tour, voilà d’autres tétées envolées. Puis, tout à coup, sans savoir comment, notre bébé est sevré.

Le syndrome du sevrage des Fêtes est donc facilement évitable pour peu qu’on garde en tête les priorités qu’on s’est données. Et si cette décision implique que Noël soit un peu différent, et bien soit! Après tout, bébé aura un an de plus au prochain Noël et la question ne se posera probablement pas.

Une autre situation qui interfère avec l’allaitement est la grève de la tétée. La grève de la tétée est décrite comme un refus de téter chez un bébé de moins d’un an. Il est rare en effet qu’un bébé se sèvre de lui-même pendant sa première année de vie. Généralement, un enfant qui se sèvre naturellement le fait graduellement sur une période s’étendant sur plusieurs semaines ou sur plusieurs mois. La différence entre la grève de la tétée et le sevrage naturel est que, contrairement à l’enfant qui se sèvre naturellement, le bébé qui fait la grève de la tétée est malheureux de cette situation.

Heureusement, la grève de la tétée n’est pas une étape obligatoire de l’allaitement. D’ailleurs, aucun allaitement ne comporte tous les problèmes possibles… alors dans le cas où votre bébé fait une grève de la tétée, il vous faudra faire preuve d’ingéniosité pour en trouver la cause et il est bien possible que le mystère demeure entier.

Certains bébés utilisent ce moyen pour dire que quelque chose les dérange :

  • une poussée dentaire, un rhume ou une congestion nasale, une otite, une infection à champignons comme le muguet ou tout autre problème de santé
  • l’utilisation de nouveaux produits (savon, déodorant, crème, parfum, produits de lessive, etc.)
  • la succion différente, l’utilisation du biberon ou de la suce et à laquelle le bébé s’habitue
  • une période de « stress » intense
  • un changement brusque de la fréquence des tétées, le retour des menstruations de la mère
  • le retour sur le marché du travail, une séparation de quelques jours entre la mère et l’enfant
  • la réaction forte, mais compréhensible d’une mère lors d’une douleur au sein (morsure, gerçures profondes, etc.)

Une raison? Plusieurs raisons? D’autres raisons? Autant de bébé, autant de situations possibles. Si vous arrivez à trouver l’origine du refus de téter, l’allaitement a plus de chances de reprendre rapidement. Même si vous n’êtes pas sûre de la raison de la grève, vous pouvez aider votre bébé à retrouver son chemin vers le sein.

L’utilisation de biberons durant cette période n’aidera pas le bébé à reprendre le sein et en fait, ne pourra que nuire à l’allaitement. Pour nourrir le bébé, il est plutôt suggéré d’employer la tasse ou la cuillère. Pour éviter le double problème de la grève de la tétée et de la confusion sein/tétine. La durée moyenne d’une grève de la tétée est de deux à quatre jours. En attendant que le bébé reprenne le sein, vous devez maintenir votre production lactée en faisant plusieurs séances d’expression de votre lait soit manuellement, soit à l’aide d’un tire-lait de bonne qualité. Une séance d’expression d’environ 10 à 15 minutes par sein autant de fois que le bébé serait venu au sein est conseillée.

Voici quelques suggestions pour vous aider à retrouver « les belles tétées d’avant » :

  • soyez extra disponible pour votre bébé pendant quelques jours
  • acceptez l’aide de vos proches concernant les travaux ménagers ou le gardiennage des autres enfants
  • prenez le temps de prendre le temps : bains chauds, massages et beaucoup de contact peau à peau avec bébé
  • essayez différentes positions d’allaitement; en le berçant et même en marchant
  • offrez le sein à l’enfant qui s’endort ou se réveille
  • donnez plus d’attention au bébé
  • gardez votre calme et votre confiance
  • appelez une monitrice de la Ligue La Leche

Il est important de ne pas forcer votre bébé à reprendre le sein. Utilisez plutôt toute votre douceur, votre amour et votre patience afin de respecter son rythme. Rappelez-vous que cette période difficile ne signifie pas que votre bébé vous rejette ou ne désire plus être allaité. Bienveillance et persévérance sont des atouts indéniables pour la résolution de cette problématique.

Quand on parle de ces petits problèmes d’allaitement, il y en a toujours pour dire que la solution, c’est le sevrage. Je ne crois pas que maman va moins courir une fois son bébé sevré. En fait, c’est l’allaitement qui lui donne la douce obligation de s’asseoir et de prendre le temps. Et comme les bébés nourris aux préparations commerciales courent un plus grand risque d’être malades (les études scientifiques le démontrent l’une après l’autre), la mère sera-t-elle si bien servie? L’allaitement est une bénédiction. Votre grossesse n’est pas si loin et maintenant que votre bébé est là, il vous fait le cadeau de vous obliger à vous rappeler vos priorités… et son regard vous dit : « Tu sais, maman, Noël 2014 ne reviendra pas ».

De plus, tout écart à votre décision initiale aura un impact. Si votre but était de poursuivre l’allaitement jusqu’en janvier et au-delà, un sevrage précoce, hors de votre contrôle, vous laissera peut-être un goût amer. Un allaitement réussi, c’est un allaitement qu’on a mené selon notre personnalité et notre réalité. Un allaitement réussi, c’est quand une maman dit : « J’ai allaité comme j’ai voulu et j’ai sevré le moment venu. » Voilà pourquoi la grève de la tétée ou le sevrage du temps des Fêtes doivent être connus pour être évités.